Crise climatique, impact sur les populations et instabilité politique en Irak
L’Irak est l’un des pays les plus menacés au monde par le changement climatique, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies (IPCC), paru le 4 avril 2022. Il s’agit d’une évidence factuellement mise en avant par l’actualité : le haut conseiller du ministère des Ressources hydriques, Aoun Dhiab, a annoncé, jeudi 21 avril, que les réserves en eau de l’Irak avaient baissé de moitié par rapport à 2021 alors que selon la Banque mondiale, le pays pourrait perdre de manière pérenne 20 % de ses ressources en eau d’ici 2050 ; sept tempêtes de sable viennent de s’abattre sur le pays depuis début avril ; pour la première fois, le lac Sawa, d’une surface de 5 km2, dans le sud de l’Irak, a entièrement disparu ; en 2020, la province de Ninive a produit près d’un million de tonnes de blé mais plus de 10 fois moins en 2021 ; une famille irakienne sur deux vivant dans des zones touchées par la sécheresse est menacée d’insécurité alimentaire, selon le rapport du Norwegian Refugee Council (NRC) paru en décembre 2021. Face à l’urgence de cette situation, le CFRI et sa chercheuse associée Bertille Domalain ont souhaité s’emparer de cette thématique pour en analyser les causes et les conséquences à travers cette note de recherche.