Investissements directs étrangers : l’Irak au carrefour des enjeux géoéconomiques du Golfe Persique

Depuis le début du conflit contre l’État Islamique, les investissements directs étrangers en Irak n’ont pas cessé de chuter. Malgré le fort potentiel du pays et ses ressources pétrolières, les investisseurs étrangers sont toujours réticents à s’implanter sur ce marché de 43 millions de consommateurs. L’Irak peine à évoluer vers une économie de marché concurrentielle avec un secteur privé dynamique. Au contraire, le pays est toujours pénalisé par l’omniprésence de l’État dans les activités économiques, le syndrome hollandais, l’instabilité politique, les problèmes sécuritaires et la corruption. Plus important, l’économie irakienne est fortement influencée par les ingérences extérieures, en particulier iraniennes. Cette situation prive l’Irak d’opportunités économiques avec les États du Golfe et les pays occidentaux. La situation actuelle de crise économique et de forte inflation pousse le nouveau gouvernement irakien à faire un choix entre ses partenaires commerciaux aux intérêts opposés.

14 février 2023

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Justine Mazonier, consultante indépendante

Rencontre entre le ministre du commerce saoudien Majid ben Abdullah Al Qasabi et le ministre irakien des affaires étrangères Mohamed Ali Alhakim suite à l'ouverture d'un consulat saoudien en Irak pour la première fois depuis 30 ans, 4 avril 2019, ©Hadi Mizban/AP/SIPA


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Justine Mazonier
Consultante indépendante
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1. Obstacles aux Investissements direct étrangers (IDE) en Irak

  • L’absence de ressources financières stables

En 2022, 96% des recettes fiscales irakiennes provenaient des revenus pétroliers du pays et ses ressources énergétiques représentaient la première source d’investissements greenfiled de l’Irak. La crise du covid a cependant montré la vulnérabilité du budget irakien alors que la demande mondiale du pétrole a diminué, engendrant la baisse des recettes générées par l’État. Il n’y a pas de diversification des recettes fiscales ni de revenus disponibles directement en monnaie locale (les contrats pour les ressources énergétiques sont toujours en dollars). D’après la Banque mondiale, l’Irak pourrait augmenter les recettes fiscales par des taxes sur l’électricité ou sur les droits de douanes afin de protéger son marché intérieur.

Cette dépendance aux ressources pétrolière s’accompagne d’une rigidité budgétaire et de la difficulté d’accéder aux liquidités. En 2022, le budget de l’État n’a pas été approuvé en attente des élections parlementaires. Le gouvernement a été limité par l’article 13 de la loi de gestion financière N°6 de 2019 qui permet de dépenser seulement 1/12 des dépenses de l’an passé. Concernant les dépenses liées à des projets d’investissements, la loi permet uniquement de financer les plans acceptés au préalable. Cette situation a rendu impossible de nouveaux projets d’investissements dans d’autres domaines (industries, infrastructures, développement du commerce).

De plus, l’Irak importe la plupart de ses produits issus de l’industrie pétrolière. Ses capacités de développement dans les industries de raffinement sont sous développées. L’Irak importe aussi la plupart de son gaz d’Iran afin de faire fonctionner ses centrales électriques. En 2022, le parlement irakien a donc voté une loi dans ce contexte extraordinaire, la loi de sécurité alimentaire, visant à débloquer 17 milliards de dollars. Environ 2, 5 milliards de dollars ont servi à payer l’Iran pour fournir l’Irak en gaz et éviter les coupures d’électricité, alourdissant encore les dépenses de l’État.

L’Irak a des besoins urgents en termes d’infrastructures en particulier le développement des centrales électriques (et toutes les infrastructures publiques depuis le conflit de 2017). Ces infrastructures sont des près requis pour développer l’activité commerciale de l’Irak et évoluer vers une économie de marché.

La dépendance de l’Irak vis-à-vis du pétrole engendre la faible diversification de l’économie irakienne. Sami Al Araji, le président de la Commission Nationale des Investissements déclare : « ce Gouvernement (d’Adil Abdul-Mahdi) a réalisé les limites de notre budget, qui dépend à 90% de ses revenus du secteur pétrolier. Si nous voulons développer l’Irak, reconstruire son économie, nous devons diversifier l’économie, et pour cela nous avons besoin d’investisseurs. »

La tâche s’annonce difficile. L’économie irakienne peine à développer une véritable économie de marché compétitive. La plupart des entreprises irakiennes sont des entreprises d’État et emploient plus de 600,000 personnes. Le secteur public emploie 37,9% de la population active du pays. Le secteur privé reste très minoritaire. Cette situation engendre un faible niveau de compétition et potentiellement des conflits d’intérêts économiques et politiques. L’État irakien souhaite donner la priorité au secteur public moins compétitif, au détriment des intérêts de potentiels investisseurs. Par exemple, les investisseurs étrangers doivent embaucher 50% de travailleurs irakiens afin d’obtenir une licence d’investissement et ce en dépit du faible niveau de formation de la population irakienne.

Des protestations à Basra contre le gouvernement central afin d'obtenir un emploi dans les companies pétrolières dans la région, 11 juin 2022, ©Nabil al-Jurani/AP/SIPA
  • L’emprise étrangère sur l’économie irakienne

La présence iranienne en Irak s’est renforcée depuis 2003 avec la présence américaine. L’Iran a profité de cette période troublée pour consolider ses positions à travers les milices chiites. Depuis 2017, ces milices ont pris de l’ampleur dans la guerre contre l’État Islamique (EI) via la PMU (Popular Mobilization Forces). De plus, le référendum kurde de 2017 a permis à l’Iran d’accroitre ses liens avec le gouvernement central.

L’Irak est un territoire crucial pour l’Iran sur le plan économique. Depuis 2018 et le retrait américain de l’accord nucléaire iranien, les sanctions américaines ont mis à mal l’économie iranienne et son ouverture aux contrats internationaux. Le secteur non pétrolier iranien s’est également effondré. L’Iran a donc besoin de contrôler l’économie irakienne afin d’avoir accès à un plus grand marché d’exportation de produits non pétroliers. Les secteurs de la construction iraniens sont très touchés par les sanctions américaines. L’Iran souhaite donc profiter du marché irakien pour la reconstruction du pays.

L’objectif de l’Iran est d’éviter de reproduire l’expérience syrienne. Le pays ayant massivement soutenu le Gouvernement de Bachar al-Assad (un investissement estimé à hauteur de 30 milliards de dollars d’après une source iranienne, en 2019, les États-Unis estiment cette somme à 16 milliards de dollars depuis 2012en regroupant la Syrie et l’Irak). La Russie s’est en revanche imposée dans le marché de reconstruction syrien tandis que les Iraniens ont investi des sommes colossales dans ce pays. Les Iraniens désirent ainsi écarter la concurrence étrangère en Irak et avoir accès à ces marchés.

De plus, l’Iran a besoin de l’Irak afin d’avoir accès à des devises étrangères. Depuis 2003, le gouvernement irakien place la totalité de ses revenus issus du pétrole à la Réserve Fédérale basée à New York. Chaque année, la Réserve Fédérale des États-Unis reverse 10 milliards de dollars en liquide à la Banque centrale irakienne qui procède à des ventes aux enchères de devises étrangères auprès des banques irakiennes partenaires. Ces banques peuvent ainsi racheter des dollars contre des dinars irakiens. Ce mécanisme permet à l’Irak de conserver une politique monétaire stable et alignée sur le cours du dollar. Cependant, ce système comporte de nombreuses failles exploitées par l’Iran, au détriment des projets d’investissements en Irak. Des banques commerciales irakiennes dirigées par des personnalités corrompues et reliées au pouvoir iranien émettent ainsi de faux documents d’importation afin d’obtenir les fonds nécessaires de la part de la Banque centrale. Les fonds sont par la suite transférés à l’Iran ou vers ses proxys par le biais de comptes rebonds vers différents pays. Plusieurs réseaux de personnalités, de businessmen et de banques commerciales basés en Irak ont été découverts et ont permis le financement des activités des proxys iraniens dans la région. Environ 100 millions de dollars seraient ainsi détournés et envoyés vers d’autres pays chaque semaine par des banques, des entreprises écrans ou des entreprises de services financiers. En 2018, le Trésor Américain a sanctionné Aras Habib, président de la Banque Islamique Al-Bilad. Ce dernier a utilisé le système financier irakien afin de transférer des fonds de l’Iran vers le Hezbollah libanais. Aras Habib a entretenu des liens commerciaux avec Essam al-Asadi dans le cadre de l’entreprise Baghdad Soft Drinks en Irak Co. Essam al Asadi a également eu des relations avec Abou Mehdi al-Mouhandis, lequel a coopéré avec Qassem Soleimani, auparavant à la tête de la force iranienne Al-Qods.

D’un point de vue stratégique, l’Iran a besoin de conserver des liens terrestres avec l’Irak pour rejoindre la Syrie et le Liban et soutenir les milices irakiennes. L’Iran souhaiterait mettre en place des chemins de fers ainsi que des voies terrestres entre l’Irak et la Syrie entre la province de Boukamal et la ville d’Al-Qaïm pour renforcer son influence dans la région. En 2019, la province d’Al-Anbar a annoncé une série de mesures approuvées par le gouvernement central pour rouvrir la frontière avec la Syrie, qui était fermée depuis 2012. En 2022, le directeur de la General Company for Iraqi Railways (GCIR), Talib Jawad Al-Husseini et son homologue syrien se sont rencontrés à Alep afin de discuter de la mise en place de chemins de fers entre Boukamal et Al-Qaïm. Cette connexion permettrait à l’Iran d’accéder directement aux États et groupes alliés et de transférer du matériel militaire, des produits de contrebande et de la drogue pour ses proxys irakiens, libanais et syriens. De la même manière, l’Iran utilise massivement les provinces irakiennes proches de ses frontières comme les provinces de Diyala ou Maysan pour transférer des ressources pour les milices irakiennes.

Visite officielle du président iraquien Barham Salih à Téhéran pour parler des sanctions américaines sur le pétrole avec son homologue iranien Hassan Rohani, 17 novembre 2018 ©AP/SIPA

Les milices irakiennes chiites prennent également de plus en plus de place dans la vie économique irakienne. Ces dernières pourraient ainsi exploiter les postes de contrôle, diriger des entreprises ou interférer dans les activités portuaires de l’Irak. D’après un rapport de la London School of Economics, ces milices pourraient générer 300,000 dollars par jour en taxes illégales. Les milices sont aussi très actives dans le contrôle des entreprises d’État de construction et d’ingénierie. Autre exemple, le port irakien d’Abu Flous serait sous le contrôle de la milice Harakat Hezbollah al-Nujaba.

L’ingérence iranienne dans l’économie irakienne a de très lourdes conséquences économiques. La Réserve Fédérale américaine bloque actuellement les revenus irakiens issus du pétrole. Ainsi, 2,5 milliards de dollars ont été subtilisés à l’autorité des impôts irakien en de septembre 2021 à août 2022. Ces fonds ont été volés grâce à un réseau établi entre des personnalités irakiennes et des sociétés écrans et la Banque Rafidain. Selon les dires du Premier ministre Mohammed Chia al-Soudani , en Octobre 2022, ces fonds seraient probablement sortis du territoire irakien. Depuis, la Réserve Fédérale Américaine vérifie les transactions effectuées par la Banque centrale irakienne vers les banques commerciales irakiennes. Ces opérations sont surveillées de près alors que l’Irak a engrangé des revenus records issus de l’exploitation du pétrole. Mustafa Ghaleb, l’ancien gouverneur de la Banque centrale Irakienne a reporté lors d’un meeting que la Reserve Fédérale américaine avait eu connaissance d’une nouvelle opération de détournement de fonds irakiens vers des pays voisins. D’après lui, deux banques égyptiennes basées à Dubaï auraient acquis des dollars via les enchères irakiennes et transféré l’argent à Oman puis en Iran. D’après le média irakien Al-Mada entre 100 et 250 millions de dollars seraient ainsi détournées en dehors de l’Irak chaque semaine,en particulier vers l’Iran , la Syrie, la Jordanie et la Turquie. D’après ce média, les Etats-Unis s’apprêteraient à sanctionner une quinzaine de banques irakiennes impliquées et liées à des partis politiques ou des personnalités publiques.

Ces opérations de vérifications entraînent des retards dans l’attribution des revenus irakiens. La Banque centrale irakienne est passé de 200 millions de dollars de vente aux enchères quotidienne à 56 millions en décembre 2022. Cette baisse drastique entraîne la baisse des fonds en dinars pour la Banque centrale. Cet argent est nécessaire afin de rémunérer les salaires du secteur public. Cette chute des ventes a engendré un déséquilibre dans la politique monétaire irakienne. Le taux de change avec le dollar a augmenté, le dinar a dû être dévalué, entrainant un taux d’inflation spectaculaire en décembre 2022. Cette crise emporte une baisse de liquidités conséquente et ne permet pas la mise en place de plans d’investissements sur le long terme. Ce manque de liquidité était déjà présent avant cette crise. En effet, seuls 23% des Irakiens disposent d’un compte en banque, ne permettant pas un financement bancaire efficace par les taux d’intérêts ou l’épargne. Les crédits sont également rarement accordés, la Banque mondiale place l’Irak à la 186ème position sur 190 sur la facilité d’obtenir un crédit.

Cependant, le 7 février 2022, le Conseil des Ministres irakien a réévalué le dinar à la hausse (à hauteur de 1300 dinars pour 1 dollar). Cette hausse est intervenue suite à la révocation du précédent gouverneur de la Banque Centrale, Mustafa Ghalib Mukheef, devenu impopulaire à cause de la gestion de cette crise financière. Le Premier Ministre Mohammed Chia Al-Soudani a ainsi nommé Ali Mohsen Al-Alaq comme successeur à la fin du mois de janvier 2023. Le Premier Ministre irakien a aussi engagé des discussions avec le Trésor Américain. Cette réévaluation est cruciale d’un point de vue interne afin d’éviter toute spéculation sur le marché noir et la hausse des prix conduisant à des tensions sociales et politiques.

2. Solutions et opportunités d’ouverture

  • Les partenariats avec les pays du Golfe

L’Irak a besoin de reconstruire et d’améliorer ses infrastructures afin de se développer économiquement, pour ce faire, la production d’électricité et l’accès à l’eau sont indispensables. En effet, dans le secteur pétrolier, les carences d’eau empêchent l’augmentation de la production de barils. Le pays aurait également besoin de produire nationalement son propre gaz.

Parmi ses voisins, l’Arabie Saoudite a toutes les compétences techniques nécessaires et les financements pour permettre l’amélioration des infrastructures stratégiques irakiennes ainsi que l’extension de ses relations commerciales à l’étranger. L’Arabie Saoudite semble ouverte à des accords avec l’Irak et au développement de leur liens commerciaux. Depuis 2020, la frontière entre les deux pays a été rouverte à Arar après 30 ans de fermeture. En 2021, les deux pays ont signé un accord de coopération dans le transport maritime visant à faciliter les échanges commerciaux. Le 31 mars 2021, au cours d’une visite en Arabie Saoudite du premier ministre d’alors, Moustafa al-Kazimi, 5 accords ont été signés entre les deux pays et un fonds d’investissement commun de 3 milliards de dollars a été créé. Le 8 novembre 2021, un comité de coordination a été créé à Bagdad avec la participation d’une délégation saoudienne. Ce comité a été créé pour stimuler les investissements directs étrangers entre les deux pays, particulièrement dans les domaines de l’énergie et de l’agriculture. Les deux pays se sont également engagés pour connecter leur réseau électrique.

Ces liens crées avec l’Arabie Saoudite peuvent évoluer vers des échanges avec les autres pays du Golfe. Depuis que l’Arabie Saoudite a renforcé ses liens avec l’Irak, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, la Jordanie et l’Égypte ont rencontré l’ancien Premier ministre al-Kazimi pour de possibles coopérations et plans d’investissements. Par exemple, en 2022, le Qatar s’est dit prêt à exporter du gaz vers l’Irak, lui permettant plus d’indépendance vis-à-vis de l’Iran. La rencontre entre l’ancien ministre et Mohammed ben Zayed Al Nahyane en mai 2021 a permis la création d’un plan d’investissement émirati de 3 milliards de dollars et des joint-ventures avec l’Irak.

Cependant, l’Arabie Saoudite peine à augmenter ses liens économiques avec l’Irak. À ce titre, l’Arabie Saoudite n’a investi que 2 milliards de rials au cours du premier quart de 2022 contre 30 milliards de dollars en Égypte. Cependant, en octobre 2022, Mohammed ben Salmane déclare que l’Irak est le premier pays (sur 5) pour lequel l’Arabie Saoudite a établi des entreprises régionales afin de faciliter les processus d’investissements. L’Arabie Saoudite est prête à investir 90 milliards de rials dans des secteurs multiples. Ces réticences s’expliquent par l’ingérence iranienne dans l’économie irakienne qui vient contrarier ces nouvelles coopérations.

Rencontre entre le ministre du commerce saoudien Majid ben Abdullah Al Qasabi et le ministre irakien des affaires étrangères Mohamed Ali Alhakim suite à l'ouverture d'un consulat saoudien en Irak pour la première fois depuis 30 ans, 4 avril 2019, ©Hadi Mizban/AP/SIPA

En effet, les partis pro-iraniens et les milices chiites irakiennes repoussent tous les investisseurs étrangers prêts à offrir de nouvelles ouvertures à l’économie irakienne. En octobre 2020, l’Arabie Saoudite voulait investir dans une joint-venture agricole en Irak dans les régions de Al-Muthanna, Al-Anbar et Nadjaf. Ce projet a été rejeté par les partis pro-iraniens et l’Arabie Saoudite a été accusée de vouloir « coloniser » l’économie irakienne. Ces rumeurs avaient été démenties par le Premier ministre al-Kazimi. Nous ne connaissons pas encore la position du nouveau Gouvernement irakien sur les partenariats économiques avec l’Arabie Saoudite. Officiellement, le premier Ministre al-Sudani, s’est dit être toujours intéressé.

Les milices irakiennes soutenues par l’Iran repoussent par des actions violentes les investisseurs étrangers en Irak. D’après l’économiste Mazen al-Asheiker « les milices ne veulent pas que l’Irak s’ouvre sur le monde mais cherchent plutôt à l’isoler et à entraver ses progrès dans tous ces aspects » . Les milices chiites irakiennes s’attaquent directement aux pays du Golfe, réduisant à néant les efforts de rapprochement débutés par les gouvernements précédents. En février 2022, Alwiyat al-Waad al-Haq, un groupe de proxys iraniens en Irak affilié à Kataeb Hezbollah, a déclaré avoir lancé une attaque balistique et de drones contre Abu Dabi. Alwiyat al-Waad al-Haq a affirmé que cette attaque n’était qu’un début. Des déclarations similaires de la part de Kataeb Hezbollah et des Asaïb Ahl al-Haq menacent les émiratis des conséquences de leur interférence avec les affaires irakiennes internes.

La Chine pourrait être un partenaire acceptable aux yeux des partis pro-iraniens en raison de ses liens économiques et militaires déjà existants avec l’Iran. Cependant, une coopération exclusive avec la Chine n’aurait pas le même impact régional que l’intégration de l’Irak dans des plans d’investissements avec les pays du Golfe. La Chine se montre plus intéressée par ses besoins en termes de pétrole que par le développement économique du pays dans tous les secteurs. De plus, la présence de la Chine en Irak peut impliquer une reproduction de la situation vécue par l’Iran en Syrie. Malgré ses efforts pour soutenir militairement Bachar al-Assad, l’Iran n’a pas obtenu les contrats de reconstruction escomptés dans le pays, remportés par la Russie. La Chine se positionne déjà pour les mêmes contrats en Irak dans la construction d’établissements publics.

Pour citer cet article :
Justine Mazonier , "Investissements directs étrangers : l’Irak au carrefour des enjeux géoéconomiques du Golfe Persique", Centre français de recherche sur l'Irak, (CFRI), 14/02/2023 [en ligne]. URL : https://cfri-irak.com/article/investissements-directs-etrangers-lirak-au-carrefour-des-enjeux-geoeconomiques-du-golfe-persique-2023-02-14


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