L’actualité autour de l’Irak du 25 juillet au 31 juillet 2022
1er août 2022
Des manifestants, fidèles de Moqtada ql-Sadr, protestent contre la candidature de Mohamed Chia al-Soudani au poste de Premier ministre en pénétrant dans le Parlement irakien. Le Cadre de coordination, bloc pro-Iran, avait annoncé plus tôt dans la semaine son intention d’élire ce dernier Premier ministre, ce que refuse catégoriquement Sadr. ©Anmar Khalil/AP/SIPA
Des manifestants, fidèles de Moqtada ql-Sadr, protestent contre la candidature de Mohamed Chia al-Soudani au poste de Premier ministre en pénétrant dans le Parlement irakien. Le Cadre de coordination, bloc pro-Iran, avait annoncé plus tôt dans la semaine son intention d’élire ce dernier Premier ministre, ce que refuse catégoriquement Sadr. ©Anmar Khalil/AP/SIPA
Déjà ciblé à trois reprises par des attaques il y a un mois, le complexe gazier de Kor Mor, situé près de Souleimaniye et exploité par l’entreprise émirienne Dana Gas, a de nouveau fait l’objet de tirs de roquettes de type katioucha. Cette attaque, comme les précédentes, n’a pas été revendiquée. Celles-ci interviennent sur fond de litige pétrolier entre Bagdad et Erbil, qui n’ont toujours pas trouvé de solution concernant la gestion du pétrole du Kurdistan.
Source : Le Figaro
Exclusive: Video of tonight's missile attacks on the Khor Mor gas field near Chamchamal that caused a fire in the field.https://t.co/kUgGHowJ8f pic.twitter.com/tyQZws0Tyy
— Peregraf (@PeregrafNews) July 25, 2022
En réponse au bombardement survenu la semaine dernière dans le nord du Kurdistan et dont la Turquie est accusée d’être responsable, la zone du consulat général turc à Mossoul a été la cible de quatre tirs de roquette durant la nuit, causant de simples dégâts matériels sur des véhicules.
Source : Le Figaro
Lundi, le Parti des travailleurs kurdes a tué un soldat turc et quatre gardes de village kurdes affiliés à Ankara dans la région frontalière avec la Turquie. Un second soldat a été tué jeudi alors qu’il participait à l’opération Claw-Lock, lancée par la Turquie en avril 2022 dans la province de Dohuk pour lutter contre ceux qu’elle considère comme des terroristes. En réponse à ces pertes, la Turquie a affirmé avoir tué une des leaders de l’organisation, Hatice Hezer, connue sous le nom de Berivan Zilan, à Souleimaniye, ce jeudi, ce que n’a pas confirmé le PKK pour le moment.
La Turquie a annoncé avoir perdu 40 soldats dans sa dernière opération contre le PKK, alors que celui-ci avait déclaré plus tôt avoir “puni” 1 582 soldats turcs et blessé 217 autres depuis avril. De son côté, le ministère de la Défense turc a affirmé avoir “neutralisé” 289 combattants du PKK.
Source : Rudaw
Huit membres présumés de l'État islamique (EI) ont été tués jeudi par deux frappes aériennes irakiennes dans l'ouest de la province de Ninive. Les suspects se trouvaient dans une grotte de la chaîne de montagnes Adiya. Les membres du groupe EI se cachent dans les zones reculées rurales de l’Irak et causent encore le chaos dans de nombreuses régions irakiennes.
Source : Kurdistan 24
Le Kurdistan a enterré dimanche les restes de 100 victimes, retrouvées dans des tombes communes au début du mois de juillet, tuées lors du génocide kurde organisé et perpétré par l'ancien régime irakien de Saddam Hussein il y a 39 ans. En 1983, 8 000 membres de la tribu Barzani, hommes, femmes et enfants, avaient été arrêtés, enlevés et tués dans les déserts du sud de l’Irak pour les punir d’avoir organisé des révoltes kurdes contre le régime en place. Les restes de seulement 696 victimes ont été retrouvés et enterrés au Kurdistan, 7 000 restants dans le désert irakien. Plusieurs responsables irakiens et kurdes, dont Netchirvan Barzani et Massoud Barzani, ont assisté à la cérémonie d'inhumation.
Source : Rudaw
Participated in the burial of 100 Barzani martyrs as part of the 1983 Genocide by the former Iraqi regime which resulted in the murder of 8,000 innocent people. Their "crime" was that they were born Barzanis. I pray to His Almighty that their souls are in better places. pic.twitter.com/I88R2RCMYo
— Masoud Barzani (@masoud_barzani) July 31, 2022
Le Cadre de coordination a proposé un candidat au poste de Premier ministre après neuf mois de blocage politique. Mohamed Chia al-Soudani, homme politique chiite membre du parti Dawa, proche de l’Iran et ancien ministre des droits de l'homme de l'Irak sous le gouvernement de Nouri al-Maliki entre 2010 et 2014, a été désigné candidat “à l’unanimité” et devra être approuvé par le Parlement, dont la majorité provient du Cadre de coordination. Cette désignation intervient après que Qasim al-Araji, ancien ministre de l’Intérieur et membre de l’Organisation Badr, ait décliné la proposition de candidature à ce poste.
Selon la constitution irakienne, le Premier ministre ne peut être choisi qu’une fois qu’un président a été élu par les députés. Ce poste revient traditionnellement à un Kurde mais les deux partis majoritaires, l’Union patriotique kurde (UPK) et le Parti démocratique kurde (PDK) ne parviennent pas à trouver un candidat qui fasse l’unanimité.
Source : Le Figaro
La candidature de Mohamed Chia al-Soudani proposée par le Cadre de coordination pour le poste de Premier ministre a mené à des mouvements de foule en Irak, sur ordre du leader chiite Moqtada al-Sadr. La Zone verte de Bagdad, quartier hautement sécurisé qui abrite les institutions irakiennes ainsi que de nombreuses ambassades, a été le théâtre d’une démonstration de force des partisans de Sadr. Malgré la présence de forces de l’ordre qui ont tenté de disperser la foule avec du gaz lacrymogène et l’appel du Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi à se retirer, les manifestants ont réussi à pénétrer dans le Parlement.
Les sadristes contestent la nomination de cet ancien ministre, proche de Nouri al-Maliki et pro-Iran, accusé de corruption. L’impasse politique dure depuis plus de neuf mois et ne semble pour le moment pas prête d’être résolue.
Source : France 24
Pro-Sadrist protesters heading toward the Green Zone in opposition to the nomination of Mohammed Shiya’ al-Sudanj for the PM post.#Iraq pic.twitter.com/NtsGMprOKR
— Baxtiyar Goran ☀️ (@BaxtiyarGoran) July 27, 2022
BREAKING: Protestors in Baghdad have stormed into #Iraq’s Parliament inside the Green Zone in biggest demonstration since 2020. Mostly followers of Shia cleric Muqtada Sadr: pic.twitter.com/RBlm9xpGFS
— Joyce Karam (@Joyce_Karam) July 27, 2022
Depuis samedi, les manifestants sadristes ont à nouveau envahi le Parlement irakien à l’occasion de protestations organisées par Moqtada al-Sadr et les opposants au régime en place. Cette nouvelle manifestation a réuni des milliers de personnes dans la Zone Verte dans une ambiance plutôt pacifique. Plusieurs centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été blessées lors d’altercations.
Dimanche, le leader chiite à l'origine de cette contestation a appelé à l’élargir, saluant une “révolution spontanée et pacifique qui a libéré la Zone verte” et reconnaissant en celle-ci “une opportunité extraordinaire pour un changement fondamental du système politique”. Pour ce faire, il a appelé tous les Irakiens, “y compris nos tribus, nos forces de sécurité, et les membres du Hachd al-Chaabi à soutenir les révolutionnaires”. Les manifestants ont organisé un sit-in dans le Parlement, beaucoup ayant amené de quoi camper et se nourrir le temps qu’un changement politique soit entrepris. Les leaders du Cadre de coordination, parmi lesquels le Premier ministre Moustafa al-Kazimi et le président Bahram Saleh, ont accusé Sadr de préparer un coup d’État et ont appelé au calme. La crainte d’une guerre civile se fait ressentir de manière croissante en Irak alors que les leaders des deux blocs organisent leur réaction face à cette situation.
Sources : France Info / TV5 Monde
L'#Irak est aujourd'hui sur une ligne de crête. Ce samedi, les partisans de Moqtada Sadr ont envahi pour la deuxième fois cette semaine le Parlement à #Bagdad. Ils y ont déclaré un sit-in et s'y trouvent toujours ce dimanche matin. J'ai suivi la journée d'hier pour @FRANCE24 👇 pic.twitter.com/9AQeujyGCq
— Lucile Wassermann (@WNlucile) July 31, 2022
Lundi, le président turc Erdogan a accusé le Parti des travailleurs kurdes (PKK), organisation qualifiée de terroriste par la Turquie, d’être responsable du bombardement meurtrier de la semaine dernière au nord du Kurdistan irakien. Selon Erdogan, cette attaque aurait été effectuée afin d’affecter les relations entre Bagdad et Ankara et d’inviter les Irakiens à ne pas tomber dans “la propagande peshmerga”.
Cependant, l’Irak a déclaré détenir les preuves que la Turquie avait commis cette attaque et a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies afin que la responsabilité d’Ankara soit reconnue ainsi que la violation de son intégrité territoriale.
Source : Kurdistan 24
Le ministre des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a porté la réclamation irakienne devant le Conseil de sécurité, qui a unanimement condamné l’attaque, demandant à ce que les troupes militaires turques se retirent du sol irakien, ajoutant qu’il n’y avait aucun accord entre la Turquie et l’Irak, autorisant la première à utiliser son territoire pour mener des opérations contre le PKK, contrairement à ce qu’Ankara avance. Bagdad exige également qu’une enquête internationale soit menée afin que les auteurs du bombardement soient officiellement tenus pour responsables et réclame le paiement de dommages et intérêts à la Turquie.
Le représentant de la Turquie aux Nations unies a nié la responsabilité turque dans cette attaque, se disant à nouveau victime d’une “campagne de diffamation” et pointant du doigt le PKK, ajoutant que les forces irakiennes étaient également responsables de cette tragédie pour ne pas avoir su préserver l’intégrité de leur territoire contre les “terroristes kurdes”. Cependant, la Turquie se dit disposée à participer au processus d’investigation, ce qu’a contredit Bagdad qui affirme n’avoir reçu aucune demande officielle d’Ankara.
Source : Rudaw
Le ressortissant britannique avait été condamné à 15 ans de prison en juin après avoir été arrêté à l’aéroport de Bagdad en mars dernier avec plusieurs pièces de poterie dérobées sur un site archéologique. Une loi de 2002 prévoit que le vol du patrimoine irakien peut entraîner une peine allant jusqu’à la peine de mort. L’Irak a beaucoup souffert de la perte de son patrimoine due aux conflits récurrents sur son territoire, surtout avec l’arrivée de l’État islamique qui a profité de ce patrimoine pour acquérir des ressources en faisant de la contrebande de pièces anciennes.
La Cour de cassation, réunie mardi, a renversé la décision du premier jugement pour manque de preuves, permettant à Fitton de pouvoir être libéré dimanche.
Source : Kurdistan 24
Jeudi, les États-Unis ont annoncé être disposés à travailler avec le gouvernement irakien “qui place la souveraineté dans l’intérêt supérieur du peuple irakien au cœur de son programme” afin de résoudre l’impasse politique qui entrave la nomination d’un Premier ministre et la formation d’un gouvernement.
Cette déclaration fait suite aux protestations sadristes qui ont conduit les manifestants à pénétrer dans la Zone verte ainsi que dans le Parlement. Le porte-parole des États-Unis a souligné que celles-ci représentaient “un élément fondamental de la société, à condition qu’elles ne prennent pas une tournure violente de la part des manifestants ou des forces de sécurité” et a exhorté les parties à conserver leur calme.
Source : Rudaw
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