L’actualité autour de l’Irak du 1er août au 7 août 2022
8 août 2022
Des partisans de Moqtada al-Sadr se rassemblent lors d'une prière en plein air sur la place des Grandes Fêtes de la Zone verte, à Bagdad, en Irak, le vendredi 5 août 2022. ©Anmar Khalil/AP/SIPA
Des partisans de Moqtada al-Sadr se rassemblent lors d'une prière en plein air sur la place des Grandes Fêtes de la Zone verte, à Bagdad, en Irak, le vendredi 5 août 2022. ©Anmar Khalil/AP/SIPA
Des craintes d’escalade de la violence sont apparues lorsque le Cadre de coordination a annoncé la tenue d’une contre-manifestation lundi dernier, appelant “tous les Irakiens qui croient en la loi, la constitution et la légitimité constitutionnelle à défendre l’État et ses institutions” à se réunir. Des milliers de supporters chiites du bloc pro-Iran ont entamé à leur tour des manifestations près de la Zone Verte pour dénoncer ce qu’ils estiment être une “tentative de coup d’État” de la part des fidèles de Sadr. Les forces de sécurité ont maintenu les manifestants en dehors de la Zone Verte afin d’éviter des affrontements. Après quelques heures, la manifestation s’est dispersée dans le calme. Avec ce rassemblement, le Cadre de coordination voulait démontrer qu’il possède lui aussi une capacité à s’emparer de la rue.
Source : France 24
#Irak Après l'assaut du Parlement par les sadristes, une contre-manifestation a été organisée hier soir à #Bagdad par le camp politique adverse. Qq milliers de personnes seulement, alors que certains chefs de ce bloc ont refusé de se joindre au mouvement. J'y étais pr @FRANCE24👇 pic.twitter.com/QVpAngKooB
— Lucile Wassermann (@WNlucile) August 2, 2022
Certains leaders du Cadre de coordination ont invité le mouvement sadriste à stopper leurs manifestations en échange d’une promesse d’accord pour un futur cabinet gouvernemental, ce que n’a pas commenté publiquement Moqtada al-Sadr qui refuse d’entamer un dialogue avec la coalition pro-iranienne. Moustafa al-Kazimi, le Premier ministre de transition, a enjoint les manifestants à ne pas dévier vers la violence afin d’éviter les confrontations armées. Il a proposé l’établissement d’un dialogue national pour trouver une issue à la crise : “ Mille jours de dialogue apaisé valent mieux qu’un moment où une goutte de sang irakien est versée ”. De nombreuses personnalités politiques irakiennes, kurdes et internationales ont soutenu cette solution, parmi lesquelles le président kurde Netchirvan Barzani, le chef du Parlement irakien Mohammed al-Halboussi ou encore la Mission des Nations unies pour l’Irak (UNAMI).
Après quatre jours d’occupation, Mohamed Saleh al-Iraqi, un proche du leader du mouvement sadriste, a appelé les manifestants à continuer la contestation en dehors du Parlement ce mardi. Les protestataires ont été invités à quitter le Parlement “dans les 72 heures” et à continuer le sit-in “devant et aux abords du Parlement”, semant une confusion et amenant les manifestants à rester dans le hall du Parlement. Pour le moment, les sadristes ne sont pas déterminés à cesser leurs revendications, une prière collective ayant été annoncée sur une des places principales de la Zone Verte ce vendredi.
Source : Kurdistan 24-AFP
Le président de la République française Emmanuel Macron s’est dit très concerné par la tournure des événements en Irak. Emmanuel Macron s'est entretenu avec les dirigeants irakiens mardi pour leur faire part de “sa préoccupation quant à la situation en Irak”, en ajoutant qu’il était “disponible pour contribuer au dialogue et à la concertation entre les opposants, seul chemin qui puisse permettre de trouver une issue à la crise”. Il a également apporté son soutien à l’invitation au dialogue faite par le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.
Source : Kurdistan 24
🚨 Le président de la République française se dit très préoccupé par la situation en Irak. Il appelle au dialogue et se joint ainsi au Premier ministre @MAKadhimi https://t.co/4FQGQhq7ET
— Centre Français de Recherche sur l'Irak (@Cfri_Irak) August 2, 2022
Lors d’une allocution télévisée tenue mercredi soir, le leader chiite a réclamé une dissolution du Parlement et l’organisation d’élections anticipées, estimant qu’il était “sans intérêt” de négocier avec ses adversaires politiques, car le dialogue n’a apporté que “ruines et corruption malgré les promesses”. Dans le système politique irakien, la dissolution du Parlement ne peut être demandée que par un tiers des députés ou par le Premier ministre avec l’accord du président et elle ne sera validée que si elle est actée par un vote à la majorité absolue.
Reconnaissant la situation de lassitude dans laquelle se trouve le pays, Sadr a annoncé qu’à partir de maintenant “il n'y aura plus d'anciennes figures, quelle que soit leur appartenance”, et qu’un changement politique majeur allait intervenir à travers “un processus démocratique révolutionnaire pacifique, puis des élections démocratiques anticipées après la dissolution du Parlement actuel”.
Cet appel à des élections anticipées et une dissolution du Parlement a été soutenu par certains de ses opposants, parmi lesquels le chef de l’Organisation Badr, Hadi al-Ameri. Son principal ennemi, Nouri al-Maliki, a quant à lui rejeté cet appel dans un tweet sommaire, estimant que “les dialogues sérieux qui peuvent donner l'espoir de résoudre les différends (...) commencent par le respect des institutions constitutionnelles”.
Source : France 24
Vendredi dernier, la représentante des Nations unies en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, est arrivée au bureau de Moqtada al-Sadr à Nadjaf (dans le sud de l'Irak). Cette rencontre aurait été faite pour discuter de la crise politique irakienne et de l’importance du dialogue notamment entre Erbil et Bagdad.
Source : AA
Vendredi dernier, jour de prière hebdomadaire et malgré une chaleur écrasante avec un thermomètre affichant 49°C, les fidèles ont été nombreux à rejoindre la place des Célébrations, au centre la zone verte de Bagdad pour écouter le sermon de Moqtada al-Sadr. « Les partis liés à l’étranger ont plongé l’Irak dans la corruption et la pauvreté. (…) Ceux qui ne soutiennent pas les réformes subiront les milices, les kidnappings, la contrebande, la normalisation [avec Israël] et les meurtres », avertit l’imam, écourté par la chaleur, plusieurs personnes se sont évanouies. Après la fin du sermon, certains des partisans ont regagné le Parlement où ils campent depuis une semaine tandis que d'autres sont rentrés dans leurs villes.
Source : Le Monde
🛑 #Baghdad
— Sardar Sattar (@SardarSattar) August 5, 2022
Supporters of Muqtada al-Sadr taking part in the Friday collective prayers in the Iraqi capital. #Iraq via @EnglishBasNews pic.twitter.com/L6YjcSlno3
Huit ans après le génocide Yézidi, les Nations unies ont appelé à mettre en place l’accord de Sinjar lequel prévoit un retour à la normale à Sinjar afin que les Yézidis puissent effectuer un retour dans leur ville d’origine. Cet accord avait été signé en 2020 et prévoyait la sécurisation et la stabilisation de la zone. Cependant, les tensions entre les forces armées qui ont combattu l’État islamique (EI) ont empêché le bon déroulement de cet accord. Dans son communiqué, la Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (UNAMI) a estimé qu’ “aucun Yézidi, ni aucun autre Irakien, ne devrait être un pion dans la compétition pour le pouvoir local ou régional”, ce qu’a soutenu le Premier ministre kurde Masrour Barzani ainsi que le Président Netchirvan Barzani qui a souligné l’importance de supprimer les forces illégitimes présentes.
La bataille de Sinjar avait débuté le 3 août 2014 et avait vu la ville de 300 000 habitants être prise par les djihadistes de l’EI en quelques heures seulement. Plus de 6 000 femmes et de filles avaient été capturées et réduites en esclavage. 2 800 sont encore disparues aujourd’hui. Cette bataille a entraîné un exode de nombreux Yézidis, qui vivent encore, pour beaucoup, dans des camps de réfugiés principalement au Kurdistan irakien.
Source : Kurdistan 24
Genocide. Sexual Violence. Enslavement. Marginalization. Oppression. Injustice.
— Nadia's Initiative (@nadiainitiative) August 1, 2022
The Yazidi community has endured all of the above & more before & since ISIS’ invasion in Sinjar in 2014. International action is needed. We urge you not to forget #August3rd and the #YazidiGenocide pic.twitter.com/hZDcxeUgLa
Mardi, cinq soldats irakiens ont été tués par un sniper djihadiste dans un village à proximité du barrage de Hamrin. L'attaque coïncide avec une visite aux États-Unis d'une délégation du ministère des peshmergas pour discuter de “la menace persistante de l'État islamique qui reste une menace sérieuse pour la sécurité et la stabilité régionales”. La semaine dernière, une famille de cinq personnes avait été assassinée par l’EI dans la province de Diyala.
Source : Rudaw
Dimanche dernier, la justice irakienne a condamné quatre membres d'une milice armée à la réclusion à perpétuité. L’affaire remonte au 28 janvier 2022, l’aéroport de Bagdad avait été bombardé par des missiles qui ont endommagé l’aviation irakienne. Il s’agit de la première attaque visant l'aéroport international de Bagdad mené par des milices, les auteurs prétextaient viser des bases américaines. Un des auteurs présumés est un Irakien qui aurait été recruté par des milices pro-iraniennes pour cibler l’aéroport. Lors de ses aveux, ce dernier a fourni des informations qui ont mené les autorités irakiennes à arrêter trois autres personnes. Le tribunal d’instruction a prononcé une peine d’emprisonnement à perpétuité pour les quatre auteurs pour attentat à la bombe contre l’aéroport international de Bagdad.
Source : al-arabiya
Un certain nombre de bureaux du gouvernement irakien ont décidé de suspendre leurs activités face à l’alerte rouge canicule lancée par l’autorité météorologique du pays. La température a atteint plus de 50 degrés dans certaines régions du pays et ce à de nombreuses reprises depuis mi-juin.
La province de Ninive et la province de Dhi Qar ont ainsi donné un jour de congé jeudi aux salariés des bureaux du gouvernement. La province de Bassora a régulièrement dû donner des jours de congé aux employés gouvernementaux face aux fortes chaleurs cet été.
Source : Kurdistan 24
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