La vengeance représente l’une des formes de violence parmi les plus répandues au sein des États fragilisés ou jugés « faillis ». Dans le contexte singulier de l’Irak, le principe de vengeance constitue un trait récurrent que Myriam Benraad qualifie de « principe moteur des guerres civiles qui se sont succédé ». Pourtant, la vengeance en tant que dynamique primordiale de la violence qui fait rage dans le pays n’a fait l’objet que d’une attention superficielle. Cet article de recherche vise à réattribuer au principe de vengeance sa fonction centrale dans le piège infernal de représailles illimitées et toujours plus cruelles des guerres civiles irakiennes.